Respire…

Quand je regarde en arrière,

jusqu’où mon regard se perd ?

J’entends la musique des sphères,

et le chant piégé des sirènes.

Ce chant qui berce, légère hypnose, et redessine les contours,

pour faire jaillir du passé des souvenirs édulcorés.

Alors était-ce mieux avant ?

Mon cerveau dit oui, et pourtant.

Mon cœur sait combien tout était moins tranquille,

plus d’angoisse, moins d’Amour,

Et beaucoup de jugement.

Sévère envers les autres, la haine de soi.

Les modes relationnelles, les objets, l’habillement, le mobilier urbain, tout ce qui fit l’époque est inscrit pour toujours comme une madeleine…

Le feu sacrée de la jeunesse invincible, avec le temps pour soi, pour toujours et toujours.

Et le temps passe…

Le regard s’adoucit, comprend qu’avant lui, des générations et des générations d’êtres humains ont ressenti le même vague à l’âme en se penchant sur leur jeunesse perdue.

Le regard s’adoucit, comprend combien cette vie sur Terre est fugace, et qu’il est bon d’apprécier les moments présents, tant qu’ils sont là.

Quand je me projette vers l’avenir, le vertige s’empare de moi à la vue des possibles.

Jusqu’où mon regard se perd ?

J’entends les augures qui tonnent tous en même temps dans un brouhaha strident.

Cette cacophonie m’étreint, abaisse mon énergie et fait taire mon courage,

faisant surgir du futur une foule de caricatures.

Alors, ce sera comment ?

Mon cerveau se serre et se ment.

Mon cœur sait tout cela inutile,

plus d’angoisse et moins d’Amour,

Beaucoup d’atermoiement, d’espérance à se perdre de vue.

Et le temps passe.

Le regard s’adoucit, comprend qu’autour de lui, des générations et des générations d’êtres humains se cognent aux mêmes murs de l’insécurité, de la peur de lâcher-prise, de s’autoriser, d’être libre.

Le regard s’adoucit, comprend combien cette vie sur Terre est fugace, et qu’il est bon de ressentir les moments présents, tant qu’ils sont là.

Quand je suis là avec moi, que je ressens ce qui est,

je me sens bien dans mon axe, centré dans ma puissance.

Je ne doute pas, je goûte.

Je souris à la vie et la vie me sourit.

L’intuition me chuchote à chaque instant le meilleur sur le moment.

Alors est-ce bien maintenant ?

Respire…

Laisse tes questions s’évanouir gentiment.

Ecoute le chant des oiseaux qui célèbre le jour, le murmure du vent dans les branches,

ressens la brise légère qui caresse ta peau,

sens le parfum des fleurs au réveil du printemps,

ferme les yeux…

Ecoute

(Texte : Fabrice Torok Le 26/04/2023)